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La Lettre aux Adieux
Cruelle écriture que celle des adieux
Qui vous jette brisée au coeur de la nuit
Perdue, transie, le vide dans les yeux
Les cris étouffés par tout le bruit
Des douces pensées se faufilent dans les incertitudes.
Courbe d'une trace d'inspiration, fond dans l'insaisissable torpeur de l'artiste qui happe le voile ondoyant, traverse fibre et fusion d'un élan fataliste.
Comme une main qui se tend par-dessus un abîme, pour se raconter l'accomplissement d'un monde que l'on sait raté.
Comme une main qui se pose sur ton épaule, pour allumer les étoiles par un espoir.
C'est se sentir écouter par des murs sourds, quand il faut être écouté par ceux qui nous entourent.
C'est aussi rire quand on a envie de pleurer
C'est aussi pleurer quand on a envie de rire
C'est donner quand on a rien à donner
C'est dire oui quand il faut dire non
Et dire non quand il faut dire oui
C'est le coeur d'une fleur qui se ride à force d'être déçu
C'est l'âme d'un pétale de rose qui tombe en débris
C'est discourir avec emphase en forme de péroraison
Les lignes courent et l'enfer s'ouvre
Votre secret jardin est désert et sinistre
Seule s'y balade la peine qui souffre
Titubante sous un ciel sans astres
Naufragé comme un bateau ivre, éclaté à grands coups d'encre, je laisse le jeu des mots agiter ma vie.
Et je joue à contre temps, loin de la page et face au vent.
Je veux des flammes dans mes voiles, qu'elles montent aux cieux que quand je plane, les étoiles s'enfoncent dans mes yeux.
La missive s'achève noircie d'effondrement
La plume aux illusions perdues cherche sa fin
Sans évoquer le pourquoi du commencement
En délire, les mots s'épuisent en vain
Ils se brouillent sous d'amers flots brûlants
Avec déjà les regrets entassés pour demain
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