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Je gis. Ils jasent.
Je gémis. Tu minaudes.
Je maudis. Mutisme.
Un fil, sous mes pieds, tangue, délimite.
Dehors côté mort,
Dedans côté fièvre.
Je vibre, instable, fasciné par le vide.
Le temps s'effiloche, de salles aseptisées,
En chariot furtif avec l'angoisse de l'autre grand chariot,
Cahotant sur les étoiles.
Je m'appuie sur tes yeux
Qui cherchent mes yeux
" J'ai de la terre sur mes chaussures,
De la boue collée.
Du froid j'ai gardé les gerçures
Et la peau brûlée.
Le vent m'a fait fermer les yeux.
J'ai marché des lieues et des lieues,
Mais je n'ai rien trouvé.
La route fut longue et dure
Et me fit mal aux pieds.
De la poussière sur ma figure,
S'était incrustée.
Trébuchant sur les racines,
M'écorchant les jambes aux épines,
J'ai traversé
Le pays de long en large.
Ma peine fut une lourde charge
A transporter. "
J'ai appris de la nuit à connaître demain
Sans cesse je trace le chemin
Invisible vaisseau quand renaît le soleil
Je voyage au fil de l'eau
Je flotte au gré du vent
Je glisse au fil du temps
" Et le tempo des criquets m'accompagne
Vers mon village ma compagne.
Un vol de tourterelles s'éloigne
Et le tempo des criquets m'accompagne.
Je suis sur le chemin du retour
Et j'ai gambergé.
Je lui dirai " Mon Amour
Viens près du verger. "
Le ciel m'a ouvert les yeux.
J'ai marché des lieues et des lieues,
Mais je n'ai rien trouvé.
Que de la pluie artificielle
Et des champignons mortels,
Pour subsister.
Comprendre fut une lourde tâche.
Maintenant je sais mes attaches
Sont à ses côtés. "
Michel Jonasz
" Une seule journée passée sans elle "
(1983)
Recommencer
Repartir à zéro
Tout effacer
Oublier jusqu'à ton visage
Qui me souriait et qui me disait
" Je t'aimerais à jamais "
Oublier
Et prendre le temps de s'accorder le temps d'être soi-même ...
Et garder à jamais le temps passé
Passé qui restera présent.
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