-
¤ Voici venir le temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir
Je délaisse mes mains pour un instant
Je dépose mes baisers sur un cou des plus candides
Humant le rouge de ses lèvres par la nuit fardées de noir !
¤ Valse mélancolique et langoureux vertige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
Petit morceau de papier adoré au-delà des cimes
Portrait caché, son pouvoir transporte les uns au bout d'eux-mêmes
Une tranche de vie serrée au creux des mains
¤ Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige ...
Délaisser les mains, pour un instant de bonheur
Juste frôler les reins comme la plume d'un ange
Envolant les plaisirs en a corps sans heures
Découper au rasoir d'argent ce voile maré de l'incertitude
Crainte violente devant le danger
Tourbillonnement brodé d'hypocrisie au canevas des faux semblants
Epouvante couleur mensonge sur fond magique
Couleur de sang sur des fils d'or
Caché dans les apparences des idées décousues en de grandes déchirures ...
¤ Du passé lumineux recueille tout vestige
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige ...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
¤ Extrait " Harmonie du Soir " Charles Baudelaire (1821-1867) ¤
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires