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Des élans indolents ont laissé leur empreinte ...
Les pluies digitales dégrafent les mains mentales, des lucarnes éblouies d'ongles minuscules, des filets d'eau cadencent fantasques pantin.
Des bulles fragiles tremblent en l'air, puis éclot la fluidité subtile aux vitrages agiles.
Je jouais avec le bonheur, et je réfléchissais par combien c'était rare et fragile ce que je tenais dans mes mains.
Rester seul sur la terre !
J'hésite ! J'attends quoi ? Que ma vie ne compte plus pour rien.
Que ceux qui ont aimé ma jeunesse pleurent sur moi ; il ne sont pas nombreux.
Si je veux vivre encore, ne faudrait-il pas effacer ?
Il me faudrait, non seulement oublier l'amour, mais désapprendre qu'il existe.
Non seulement oublier et renier ce qui a été bon pour moi, mais tuer ce qui peut l'être encore ; car que ferais-je si je m'en souvenais ?
Je ne ferais pas un pas sur terre, je ne rirais pas, je ne pleurerais pas.
Mes moindres actions retentiraient en moi, et comme des échos sonores, y feraient gémir mes malheurs ; tout ce qui ennuierait mon âme y éveillerait un regret.
Peau noire de l'homme originel
Ou corps calciné jusqu'aux os ?
Le crâne plein intact
Les bras démesuréments longs,
Branches creuses presque détachées de ce corps
La main provocante à six doigts, décharnée et vivante encore
Les jambes écartées et tremblantes
Verticalité miraculeuse, émouvante, agaçante,
Le sexe inattendu, timide mais là
La cage thoracique, calligraphie précieuse
Et ce soleil épais dans le ventre,
Tourbillon de matière blanche
Energie impudique qui irradie, nous dévore
Centre irréductible de son être.
Je suis absolument seul dans ce dénuement, quintessence de l'homme posé dans l'espace.
J'entends les fous échos d'un convoi de naguère, sur l'onde impassible d'un souvenir hanté.
Sceau de soie qui étreint une légende amère, dans les fragments éteints d'un enclos laminé.
Des élans indolents ont laissé leur empreinte ...
La vie me pulvérise, je calme mon âme d'une infâme méprise.
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