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    Errance

    Itinérante

    Intimerrance

    Joie à peine exprimée

    Peine déprime

    Sourire tendresse

    Bruit de la mer symbole espoir

    Silence de l'amour

    Que vient troubler le vol d'une libellule fragile

    Errance des regards suppliants

    Humides de toute l'eau des rivages

    Itinérante des invitations au voyage

    Nostalgie d'un bonheur sans visage

    Intim'errance des caresses fugitives

    Au travers des secrets paysages

     

    C'est le faible écho d'une plainte

    Un cri qui ne se perçoit pas

    Une lente et sourde complainte

    Que les autres n'entendent pas

     

    " Entre tous mes tourments entre la mort et moi
    Entre mon désespoir et la raison de vivre
    Il y a l'injustice et ce malheur des hommes
    Que je ne peux admettre il y a ma colère

    Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
    Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
    Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
    Pour tous les innocents qui haïssent le mal

    La lumière toujours est tout près de s'éteindre
    La vie toujours s'apprête à devenir fumier
    Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
    Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe

    Et la chaleur aura raison des égoïstes
    Leurs sens atrophiés n'y résisteront pas
    J'entends le feu parler en riant de tiédeur
    J'entends un homme dire qu'il n'a pas souffert 

    Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
    Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
    Tu ne supportais pas l'oppression ni l'injure
    Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
    Tu rêvais d'être libre et je te continue. "

     

     

     

    Paul Eluard

    " Dit de la force de l'amour "

     

     

     

     

     

     


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    Va et vient savoureux mer douce et cavalière

    Frôlée par la houle d'une immense crinière

    Caressant la grève où, l'espace d'un instant

    Les vagues de désirs effaceront le temps

     

    Que rien ne filtre au travers

    Mais qui laisse dans son sillage 

    Le pâle reflet d'une image

     

    Les plages lointaines

    Sont des épaves de mer

    Des larmes où ne viennent

    S'échouer que les regrets amers

     

    Il me brûle, le vent salé

    Qui soulève en vagues grises

    Le sable froid qu'ont tant pleuré

    Les âmes qui agonisent

     

    Reste le silence paisant

    Pesant sur la mer à l'infini

    Qui raconte à qui l'entend

    La mer est en mal d'agonie

     

    La sirène lointaine

    Répond à l'appel des perdus

    Le cri des âmes en peine

    Qui se noient en âmes déchues

     

     

     


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    A force de crier mon âme et mon réel

    De penser l'invisible enfin au virtuel

    De conduire l'image au terme de sa course

    L'absence désormais s'efface, sans ressource

     

    Au bord d'un avenir incertain

    Liberté et rêves se rejoignent

    Au milieu d'une logique inconnue

    Insouciance gouvernée par l'inconscience

    Noyée dans un parfum moral et blasphématoire

     

    Aventureux dans l'infini des possibles

    Loyauté de l'âme et du coeur

    Avance dans l'héroïsme des jours

    Invulnérable et inaccessible

    Ne connaissant du temps que peu de chose

     

    Les cieux vidés de promesses

    S'affaiblissent au calice bu

    Les pétales arrachés

    S'écrasent sous les cils

     

    Terre gelée, rugueuse et si dure

    De glace transparente s'est fait une parure

    Qu'elle laisse perler au premier rayon

    Pour terminer en flaque aux creux des sillons

     

     

     

     

     

     


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    Neige

     

    Entre chien et loup

     

    Chute feutrée, lente, légère

     

    Tant de blancheur amoncelée retient le jour

     

    Et sur la page constellée se confondent les mots

     

    Le silence, le rêve

     

    Il neige

     

    A pas de loup

     

    Sur les murs de peine des chiens passent

     

    Un ciel trop noir

     

    Le temps qui souffre

     

    Regards de loup

     

    Des vieux qui meurent, des fleurs se fanent

     

    Sur les trottoirs de peur tourmente les flammes

     

    La neige est noire

     

    Bruits de couloir, la mort est proche

     

     

     

     

     


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    Je gis. Ils jasent.

    Je gémis. Tu minaudes.

    Je maudis. Mutisme.

    Un fil, sous mes pieds, tangue, délimite.

    Dehors côté mort,

    Dedans côté fièvre.

    Je vibre, instable, fasciné par le vide.

    Le temps s'effiloche, de salles aseptisées,

    En chariot furtif avec l'angoisse de l'autre grand chariot,

    Cahotant sur les étoiles.

     

    Je m'appuie sur tes yeux

    Qui cherchent mes yeux

     

    " J'ai de la terre sur mes chaussures,

    De la boue collée.

    Du froid j'ai gardé les gerçures

    Et la peau brûlée.

    Le vent m'a fait fermer les yeux.

    J'ai marché des lieues et des lieues,

    Mais je n'ai rien trouvé.

     

    La route fut longue et dure

    Et me fit mal aux pieds.

    De la poussière sur ma figure,

    S'était incrustée.

    Trébuchant sur les racines,

    M'écorchant les jambes aux épines,

    J'ai traversé

    Le pays de long en large.

    Ma peine fut une lourde charge

    A transporter. "

     

    J'ai appris de la nuit à connaître demain

    Sans cesse je trace le chemin

    Invisible vaisseau quand renaît le soleil

     

    Je voyage au fil de l'eau

    Je flotte au gré du vent

    Je glisse au fil du temps

     

    " Et le tempo des criquets m'accompagne

    Vers mon village ma compagne.

    Un vol de tourterelles s'éloigne

    Et le tempo des criquets m'accompagne.

     

    Je suis sur le chemin du retour

    Et j'ai gambergé.

    Je lui dirai " Mon Amour

    Viens près du verger. "

    Le ciel m'a ouvert les yeux.

    J'ai marché des lieues et des lieues,

    Mais je n'ai rien trouvé.

    Que de la pluie artificielle

    Et des champignons mortels,

    Pour subsister.

    Comprendre fut une lourde tâche.

    Maintenant je sais mes attaches

    Sont à ses côtés. "

     

     

    Michel Jonasz

     

    " Une seule journée passée sans elle "

    (1983)

     

     

     

     

     

     

     

    Recommencer

    Repartir à zéro

    Tout effacer

    Oublier jusqu'à ton visage

    Qui me souriait et qui me disait

    " Je t'aimerais à jamais "

     

    Oublier

    Et prendre le temps de s'accorder le temps d'être soi-même ...

     

    Et garder à jamais le temps passé

    Passé qui restera présent.

     

     

     

     

     


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